KERBALA





Le martyre de l’Imam Hossein expliqué par l’Ayatollah Makarem Chirazi


Qom(IQNA)- «Le nom et l’histoire de l’Imam Hossein(AS) ne seront jamais oubliés car ils n’appartiennent à aucune époque ni à aucun lieu précis».

L’Agence Internationale de Presse Coranique(IQNA) a annoncé la publication d’un article de l’Ayatollah Makarem Chirazi sur la philosophie du martyre de l’Imam Hossein(AS), dont voici la traduction:

Pourquoi l’Imam Hossein reste-t-il vivant dans l’Histoire ?

La vie de l’Imam Hossein(AS) est devenue une des plus grandes épopées de l’Histoire, non seulement parce qu’à une époque de l’année, elle mobilise des millions de musulmans dans le monde, dans des cérémonies exceptionnelles, mais parce qu’elle n’a aucun autre moteur qu’un sentiment pur, humain et religieux.

Ces grandes processions et ces réunions gigantesques n’ont pas besoin de préparation et sont uniques en leur genre. Nous connaissons la raison qui échappe aux non musulmans, de cet intérêt croissant au niveau qualitatif et quantitatif, pour cet événement historique.

Pourquoi aujourd’hui, alors qu’il ne reste rien du parti des Bani Omayyeh, l’événement de Karbala a-t-il pris une couleur d’éternité ?

Les raisons doivent être recherchées dans la motivation même de cette révolution, et sont évidentes pour ceux qui connaissent tant soit peu, l’Histoire de l’islam. Cet événement sanglant n’est pas survenu à cause d’une dispute entre deux personnes, pour le pouvoir ou des terres, ni à cause de vieilles rancunes tribales. Cet éventement est la manifestation d’une guerre entre deux pensées, dont le feu dure depuis le début des temps, et qui ne s’est jamais éteint. Il s’agit de la lutte de tous les Prophètes et des réformateurs, et la suite des guerres de Badr et de Ahzab. Quand le Prophète de l’islam(SAWA) s’est soulevé pour sauver l’humanité de l’idolâtrie et de l’ignorance, et a rassemblé autour de lui, les opprimés, ce combat qui était dirigé par les riches et les usuriers de la Mecque, a commencé.

L’opposition du parti des Bani Omayyeh a commencé en fait, avec Abou Sofian, pour étouffer ce mouvement réformateur qui se développait et prenait des dimensions extraordinaires. Les opposants n’ont pas été anéantis, ils ont commencé des activités cachées comme le fait tout ennemi vaincu, en attendant le moment propice.

Après la disparition du Prophète suprême(SAWA), ces ennemis ont tenté de s’infiltrer dans les rangs des musulmans, pour éloigner les gens des principes qui régnaient à l’époque du Prophète(SAWA). La montée des superstitions et des traditions préislamiques a permis un revirement politique et idéologique avec

- une renaissance du racisme qui avait été effacé par l’islam, faisant de l’Arabe un être supérieur par rapport aux autres musulmans.

- Des injustices qui n’avaient rien à voir avec l’islam. Le bien public qui était distribué de façon égale à l’époque du Prophète(SAWA), devint pour certains, une occasion de privilèges illogiques, avec une relance des inégalités sociales.

- Les responsabilités qui, à l’époque du Prophète(SAWA), étaient données en fonction de la science, de la morale et de la piété, tombèrent aux mains des califes et de leur famille.

Le fils d’Abou Sofian, Mo'avieh, prit le pouvoir dans la région très sensible de «Cham», et après avoir rassemblé les anciens éléments de l’époque de l’ignorance, il s’empara du pouvoir et fit renaître les anciennes traditions.

Ce mouvement dont la nature anti islamique était évidente, préoccupa l’Imam Ali(AS) pendant toute la durée de son gouvernement.

Abou Sofian, au moment de la transmission du pouvoir des Bani Omayyeh à la tribu de Marvan, prononça cette phrase : «Bani Ommayeh, dépêchez-vous et attrapez le pouvoir, passez le vous, car je jure qu’il n’a jamais été question d’enfer ou de paradis ». Mohavieh quant à lui, dans son discours lors de la prise de l’Irak, déclare : « Je ne suis pas venu pour vous faire faire la prière ou vous faire jeûner, je suis venu pour gouverner et j’anéantirai tous ceux qui s’opposeront à moi !» Yazid, devant les lances ornées des têtes des martyrs de Karbala, soupira en disant qu’il aurait aimé que ses ancêtres, qui avaient été tués dans la guerre de Badr, voient comment il s’est vengé de la tribu des Bani Hachem.

Ce sont là des signes évidents de la nature de ce mouvement anti islamique et rétrograde qui s’accentuait et faisait surface de plus en plus, avec le temps.

Est-ce que l’Imam Hossein(AS) pouvait rester silencieux face à ce grand danger pour l’islam qui avait atteint son point culminant à l’époque de Yazid ?

Est-ce que cette situation convenait au Prophète(SAWA) et aux gens purs qui avaient élevé l’Imam Hossein ?

Ne devait-il pas briser ce silence qui pesait sur la communauté islamique et dénoncer les manœuvres de la tribu des Bani Omayyeh, même au prix d’un immense sacrifice qui resterait dans l’Histoire de l’islam ?

L’Imam Hossein a pris ses responsabilités et a inversé le sens de l’Histoire de l’islam. Il a brisé le complot des gens au pouvoir et mis fin définitivement à leurs manœuvres.

Voilà pourquoi le nom et le mouvement de l’Imam Hossein sont inoubliables, pourquoi ils appartiennent à toutes les époques et à tous les lieux, et pourquoi ils sont éternels. Il s’est sacrifié pour la justice, la liberté, la renaissance des valeurs islamiques et le salut des hommes, est-ce que cela se démode ?

Est-ce que ce sont les soldats sanguinaires des Bani Ommayeh qui sont sortis victorieux de ce combat inégal ou l’Imam Hossein et ses partisans qui ont tout sacrifié par amour de la vérité et pour Dieu ?

la victoire ne signifie pas revenir sain et sauf du front après avoir écrasé l’ennemi, la victoire est de parvenir à son but et d’empêcher les ennemis de parvenir au leur. Dans ce sens, il est clair que si l’Imam Hossein et ses partisans ont tous été tués, dans cette bataille, ils ont néanmoins réussi dans leur projet de dénonciation du gouvernement corrompu de Yazid qui avec ses suppôts de l’époque de l’ignorance et de l’idolâtrie, complotaient contre l’islam et la communauté. Les bases de ce gouvernement illégitime qui se réjouissait de faire renaître les privilèges et les injustices de l’ancien temps, dans la société musulmane, ont été ébranlées, et leur pouvoir sur la communauté a été interrompu. En tuant l’Imam Hossein(AS), ce héros de la famille prophétique et l’enfant bien aimé du Prophète(SAWA), Yazid s’est démasqué et a démasqué le mensonge de ceux qui prétendaient être les successeurs du Prophète(SAWA). Il n’est pas étonnant de retrouver dans les mouvements postérieurs, les slogans de vengeance de ces martyrs, dont s’est même servi la dynastie des Abbasides pour accéder au pouvoir avant d’imposer son oppression à la communauté. Quelle plus grande victoire que d’arriver à ses buts et de devenir en plus, un exemple pour les générations à venir et les gens libres dans le monde ?

Mais pourquoi ces cérémonies de deuil, ces pleurs et ces gémissements, au lieu de fêter cette grande victoire, demandent ceux qui ne comprennent pas la philosophie de ces cérémonies et confondent ces pleurs avec l’avilissement ?

Il existe plusieurs sortes de larmes, des larmes de joie, à la vue d’un être cher, ce sont des larmes de joie que nous versons à la vue du courage des combattants et au discours de ces femmes et de ces enfants apparemment « prisonniers », ce sont des larmes qui viennent des sentiments que ressentent les êtres humains dont le cœur n’est pas devenu de pierre, à la vue des orphelins et de la souffrance des autres. Est-ce que le récit de la mort d’un bébé dans les bras de son père, de son agonie dans une marre de sang, qui éveille notre cœur et fait couler nos larmes, est un signe de faiblesse ou le signe que notre cœur est encore vivant ? Il y a aussi des larmes de joie quand nous arrivons à notre but, il est possible de montrer que nous sommes « avec » l’Imam Hossein par des slogans, des discours ou même des poèmes, cela peut être artificiel, mais par contre des larmes qui viennent du cœur au récit de cet événement, sont le signe le plus sincère de notre fidélité. Est-ce que ces larmes sont possibles si nous ne connaissons pas l’objectif qui était celui de l’Imam Hossein(AS) et de ses compagnons ?

Les pleurs des faibles et des vaincus sur leur incapacité à arriver à leur but, ne sont pas les pleurs versés pour l’Imam Hossein(AS), ni des pleurs qu’accepte l’Imam Hossein(AS).

Bien entendu, la meilleure cérémonie de deuil est celle qui nous explique le mouvement de l’Imam Hossein et nous invite à vivre dans la pureté, à réfléchir et à agir.

456732  SOURCE IQNA



Géographie de la bataille de Karbalã

Tebyan vous propose ici en quelques illustrations, de situer géographiquement les événements de Karbalã.

 

carte de l’irak contemporain avec karbal au centre, riverain de l’euphrate
champ de bataille dans le désert de karbalã le 10 muharram 61

Légende du dessin:

1. Tombeau de l’Imam Al-Hussayn  (paix sur lui)

2. Tombeau de Abbas ibn Ali (paix sur lui)

3. Habib bin Mazahir – Côté gauche

4. Le carré hachémite – centre de l’armée

5. Zuhair bin Qayn – Côté droit

6. Campement de la famille prophétique paix sur elle

7. Campement de Hur bin Yazid al-Riyahi

8. Tombeau de Hur bin Yazid al-Riyahi

9. Route Karbalã – Koufa- Damas

10. Le village de Ghadhiriyya

11. Pont menant à Koufa

12. Le monticule de Zaynab

13. Puits creusé par Abbas paix sur lui

14. Fossé entourant le camp

15-19. L’armée de ’Umr bin Sa’d

20-28. Les troupes de réserve de Yazid

29. Shimr bin Dhil Jawshan avec son armée

30. La tente du maudit Shimr

31. Hajjar bin Abjad avec de nombreuses troupes

32. La tente de ’Umr bin Sa’d

33. Le fleuve de l’Euphrate

carte de karbalã datant de 1944
cliché des deux mausolées de al-hussayn ibn ali et abbas ibn ali à karbalã (2007)
tombeau de l’imam al-hussayn ibn ali à karbalã
les deux mausolées sous un autre angle



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